Concert de l'Ensemble La Belle Équipe, à la MIR, le 12/05/07

Publié le par François

Dans une vie antérieure, votre serviteur a connu une période où il écoutait assidument de la musique baroque. Les meilleurs archéologues situent cette période aux débuts du IIIème millénaire, à une époque où du côté de Naoned furent organisées de Folles Journées consacrées à un compositeur fort en vogue à l'époque baroque, Johann Sebastian Bach.

Puis l'auteur de ces lignes, emporté par un tourbillon musical, s'éloigna peu à peu du baroque en particulier, et du classique en général.

Il est vrai que les occasions d'écouter cette musique en concert sont plutôt rare, et que c'est dans ce contexte qu'on l'apprécie le mieux, me semble-t-il : on prend la mesure de toute sa fragilité (l'accordage des instruments baroque est déjà en soi un exploit !) et de toute sa perfection, dans ce sens où il s'agit d'une musique qui retombe toujours sur ses pieds (si vous voulez bien m'accorder que la musique puisse avoir des pieds) : l'harmonie est toujours résolue, les structures sont fortes.

Samedi 12 mai avait donc lieu à l'auditorium de la Maison Internationale de Rennes un concert de l'Ensemble La Belle Équipe : Elo Masing au violon (au jeu très affirmé, sûre d'elle), Jean Rubak à l'alto (au style plus fragile), Julia Griffin à la viole de gambe et Marc Frisch au clavecin. Le répertoire était composé d'arrangements de Fantaisies de Purcell, de Cantates et d'un Caprice de Bach ainsi que d'une Sonate en trio de Jean-Marie Leclair.

Par sa perfection formelle et harmonique, la musique baroque apporte une sorte de sérénité, de calme intérieur et de paix qui peuvent mener certains auditeurs à la... somnolence, mais tout dépend un peu de l'interprétation et de l'ambiance qu'arrivent à créer les musiciens. L'engagement d'Elo Masing au violon, qu'on sent peut-être plus proche d'un répertoire romantique, nous a sans cesse gardé en éveil, pendant que les explications savantes (mais jamais pédantes), teintées d'humour et de flegme de Jean Rubak, permettaient de nous inviter à un véritable voyage musical.

Après la mise en bouche des Fantaisies de Purcell, nous avons pu goûter à des extraits de Cantates de Bach, dont les dernières jouées (la 21 et la 85) m'ont paru particulièrement belles et émouvantes. Le Caprice interprété par Marc Frisch, seul au clavecin, nous a permis de goûter à la sonorité de cet instrument rare et à l'espièglerie dont pouvait faire preuve Bach, qu'on n'imagine pourtant pas comme quelqu'un de foncièrement "léger".

La sonate en trio de Jean-Marie Leclair était elle aussi très belle, très précieuse et fragile, un véritable petit bijoux !

Il faut aussi signaler l'excellent petit livret rédigé par Jean Rubak accompagnant ce concert, très documenté et dans un beau style...

Ce concert avait lieu dans le cadre des Journées européennes de l'Union Européennes, comme d'ailleurs le concert de Bojan Z, vu la veille (cf. mon article). Une belle initiative qui permet de mettre en valeur la diversité des cultures européennes.

Publié dans Concerts

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article