Lettres d'Iwo Jima, de Clint Eastwood

Malgré toute l'admiration que j'ai pour Clint Eastwood, j'avais fait l'impasse sur ses deux derniers films, Mémoire de nos pères et Lettres d'Iwo Jima, pour la simple et bonne raison que je ne suis vraiment pas un fan des films de guerre : en général je me perds dans les grades, dans les mouvements de troupe, et je ne mettrais pas la bravoure ou l'héroïsme au panthéon de mes valeurs.

A part Apocalypse now, de Francis Ford Coppola, Full Metal Jacket de Stanley Kukrick, Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino et La Ligne Rouge, de Terence Malick, peu m'ont marqué. Et remarquez que ceux-là sont moins des films DE guerre que des films SUR la guerre.

Lettres d'Iwo Jima fait partie de la même catégorie. Certes, vous y verrez des scènes de bataille, des giclées de sang, mais l'essentiel est ailleurs. Car Clint Eastwood, ce n'est plus un secret pour personne, s'attache à la psychologie des personnages, à leurs réactions aux événements qui les emportent.

On suit ainsi quatre ou cinq personnages différents de l'armée japonaise. Le général Tadamichi Kuribayashi (Ken Watanabe, avec une présence formidable à l'écran), Saigo (Kazunari Ninomiya, tout en légèreté et naïveté) simple boulanger enrôlé comme soldat, mais aussi un ancien champion olympique d'équitation, un ancien policier dégradé, car trop humain... Tous ont des parcours différents qui nous sont narrés avec des flash backs, des parcours pour la plupart brisés par l'absurdité de cette guerre, où tout du moins de cette bataille.

Le récit est superbement construit, les images sont très stylisées, crayeuses et sombres, avec des éclaboussures rouges. Encore une belle réussite de Clint Eastwood, qui n'en finit pas de nous étonner...

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