Concert de Dawn Landes et Tom McRae, le 10/10/07, à l'Antipode, à Rennes

Publié le par François

Avez-vous remarqué combien la fréquentation de l'oeuvre de certains artistes peut nous faire penser, ne serait-ce qu'un instant, que oui, décidémment, la vie vaut la peine d'être vécu, que oui, il n' a pas absolument lieu de désespérer de l'espèce humaine ?
C'est le sentiment que j'ai ressenti à la fin du concert de Tom McRae, ce mercredi 10 octobre 2007, à l'Antipode, à Rennes. Créer une si belle musique, et rester humble, avoir de l'humour, rechercher un vrai contact avec les gens, c'est absolument admirable.
Au cours de ce concert, Tom McRae nous a raconté comment son passage aux Transmusicales, il y a sept ans, avait été un déclic dans sa carrière, comment ce concert lui avait ouvert les portes du monde, ayant été le premier où il avait eu la chance de se produire devant un public étranger... Si je ne me trompe pas, ce concert avait eu lieu le mercredi 29 novembre 2000, à l'Aire Libre, à Saint-Jacques-de-la-Lande, en première partie de Françoiz Breut, et vous savez quoi... j'y étais ! Je garde aussi un souvenir ému de sa prestation l'été suivant à la Route du Rock.
Depuis ce temps, je l'avais un peu perdu de vue (trop de beauté aveugle...), mais hier soir, quelle claque ! Tom McRae a toujours cette voix à la fois haut perchée et douce ; ses détracteurs disent qu'il pleurniche... je dirais qu'il nous ouvre son âme, mais à mon sens, ce n'est jamais larmoyant. Et indubitablement, il y a une véritable maîtrise : la voix est parfaite, le jeu de guitare minimaliste mais efficace.
Il a effectué un gros travail d'arrangement de ses morceaux, car Tom McRae se présente sur scène dans une formule inédite, avec un viloncelliste, accessoirement choriste et joueur de glockenspiel, et avec un pianiste, également choriste.
C'est le violoncelliste qui a les parties de "soliste", et de cette musique s'élève un parfum de mélancolie, qui pourtant, jamais n'est triste ni morbide. Tom McRae a su nous faire rire, et nous faire chanter, essentiellement sur des morceaux tirés de son merveilleux premier album. Le choeur public était essentiellement féminin, et sincèrement, c'était vraiement beau !
Ce n'est pas tous les jours qu'on vit ce genre d'expérience, d'autant que les morceaux tirés des autres albums, tenaient la dragée hautes aux cinq ou six tirés du premier album.
Il ne faudrait surtout pas oublier d'évoquer la première partie, assurée par Dawn Landes, une jeune new-yorkaise, seule avec sa guitare, qui nous a offert un très beau set intimiste, parfaite mise en bouche pour la prestation du grand Tom.
Avec sa grosse Gibson acoustique au son parfois légèrement saturé, quelques rythmiques pré-enregistrées, quelques boucles, elle nous a offert une musique faussement innocente (commencer par une reprise de Tom Waits, c'est un indice, non ?), entre comptines et ritournelles folk, et une voix légèrement acidulée, mais très bien timbrée... une belle découverte, à poursuivre sur disque, puisque la demoiselle a déjà deux albums et un EP à son actif.

Publié dans Concerts

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